Sophie Lebreuilly : un fonds d’investissement pour accélérer son développement
Paul Moutinho, associé fondateur de FrenchFood Capital (FFC), et Olivier Lebreuilly, président des boulangeries-pâtisseries Sophie Lebreuilly, partagent leur vision commune depuis que le fonds entrepreneurial spécialisé dans l’alimentaire accompagne la croissance de l’enseigne.
POURQUOI FAIRE APPEL À UN FONDS D’INVESTISSEMENT ?
O. Lebreuilly : On ne s’adosse pas à « un » fonds d’investissement. On choisit le fonds qui convient à ce que l’on a envie de faire. Il est donc très important de bien prendre son temps avant de choisir l’équipe qui va accompagner son projet de développement.
P. Moutinho : Au départ, on vient nous chercher car on a besoin de capitaux, dans le cadre d’une mission de transmission ou de capital-développement. Mais, une fois cette phase de séduction entre les parties achevée, avec une valorisation actée, on entre dans le plan de développement et chacun apporte ses idées. Le projet d’Olivier était de faire de la croissance, en développant fortement le nombre de points de vente dans toute la France. C’est sur cette ambition que nous nous sommes mis d’accord. C’est une discussion d’entrepreneur à entrepreneur, un projet humain.
O. Lebreuilly : On a parfois tendance à opposer ambition entrepreneuriale et fonds d’investissement, mais s’adosser à un partenaire permet au contraire de voir plus grand et plus gros. Un fonds peut porter un projet entrepreneurial, un projet familial. Il ne faut pas confondre l’apport de fonds d’un banquier et l’accompagnement d’un fonds d’investissement.
POURQUOI AVOIR CHOISI FRENCHFOOD CAPITAL EN 2020 ?
O. Lebreuilly : J’étais déjà accompagné par un fonds d’amorçage, mais j’étais sortant car je me sentais freiné dans mes ambitions de développement. J’ai été enthousiasmé par le projet de développement construit avec FFC et ce sont finalement les autres actionnaires qui sont sortis ! Ce que j’ai pas que de l’argent : c’est une expertise, de la matière grise, du partage d’expérience, du réseau, un supplément d’âme. C’est aussi une forte affinité avec le monde de l’alimentaire. Un fonds abstrait, parisien, déconnecté du secteur, ne m’intéressait pas.
EN QUOI CONSISTE L’ACCOMPAGNEMENT ?
O. Lebreuilly : Faire rentrer un fond, c’est structurer une équipe, une vision et se structurer soi-même, dans sa propre vision. On parle souvent de la « solitude du chef d’entreprise », mais, avec mon actionnaire, je n’ai pas ce sentiment.
J’ai mon équipe pour l’opérationnel et le quotidien et l’équipe de FrenchFood Capital pour prendre du recul, penser à l’avenir de l’entreprise. S’allier à un fonds permet de sortir d’une vision à court terme, de prendre le temps de la réflexion.
P. Moutinho : Ce qu’on apporte, c’est notre expérience. Nous connaissons les modèles qui marchent ou pas, les écueils à éviter, les besoins des entreprises… parce qu’on a déjà vécu ces situations avec d ’autres structures. Pour Olivier, nous savions que, dans un contexte d’hypercroissance, il était préférable, à un moment donné, d’investir dans le recrutement d’un directeur administratif et financier plutôt que dans une nouvelle boutique. Nous apportons un avis différent, une contre-expertise et du débat.
O. Lebreuilly : C’est un accompagnement pointu dans la structuration financière, sujet que je pensais pourtant bien connaître ! Mais le fonds apporte une palette d’outils supplémentaires et des équipes aux compétences complémentaires. On est tous dans le même bateau. Je vois le fonds comme un prolongement de l’entreprise. Nous avons récemment organisé un séminaire alliant les équipes de Sophie Lebreuilly et celles de FrenchFood Capital. C’était une vraie bouffée d’oxygène : nous y avons parlé d’emploi, de stratégie responsabilité sociétale des entreprises (RSE), et mis en place une vision sur un délai de trente ans.
P. Moutinho : Nous aidons le dirigeant à prendre de la hauteur sur son action et à structurer le back-office, qui permet de croître… sans aller dans le mur ! La feuille de route prévue au départ est réécrite chaque année : on ajuste, on agrandit, en fonction du contexte et de l’envie de chacun.
QUELS SONT LES RÉSULTATS ?
P. Moutinho : Nous sommes allés deux fois plus vite que ce qui était prévu au départ. Après deux années de collaboration, la confiance s’est installée, et c’est ensemble qu’on a décidé d’accélérer. Le risque de l’hypercroissance, c’est l’explosion en vol si on n’a pas les capitaux et l’organisation nécessaires. Quand on a pu juger des capacités de gestion et de management d’Olivier, on a décidé de prendre ce risque et d’accélérer.
O. Lebreuilly : Quand le fonds est entré au capital en 2020, il y avait 20 boutiques. L’ambition écrite ensemble au début de l’aventure visait 50 boutiques sur une période de cinq ans. Nous en aurons 60 d’ici à fin 2023. Une boutique génère près d’un million d’euros de chiffre d’affaires. L’enseigne emploie près de 700 personnes. Cette capacité à lever de la dette et à structurer notre organisation a permis d’atteindre cette réussite. Il y existe aussi des synergies qui se sont naturellement mises en place avec les autres participations, au niveau des achats par exemple. Nous échangeons des bonnes pratiques de façon informelle, sans pression du fonds.
P. Moutinho : C’est tout l’intérêt d’un fonds sectoriel comme FrenchFood Capital. La boulangerie est un secteur que nous connaissons bien, avec plusieurs participations dans le domaine.
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