Intervention de Perrine Bismuth au Transition Forum
Hier, lors du Transition Forum qui s’est tenu à Nice, Perrine Bismuth, associée-fondatrice de FrenchFood Capital, a participé à une table ronde portant sur le thème “Quelle souveraineté alimentaire dans un monde en transition ?”. Aux côtés de Henri Bies-Père, 2e vice-président de la FNSEA, Frédéric Marchand, sénateur du Nord et rapporteur de l’étude « Projets alimentaires territoriaux », Dr Richard Chemla, adjoint au maire et vice-président de la Métropole Nice Côte d’Azur, et David Leishman, conseiller du US Department of Agriculture, elle a abordé plusieurs enjeux cruciaux pour l’avenir de l’alimentation.
Perrine Bismuth a notamment évoqué les résultats du baromètre FrenchFood Capital – Opinion Way sur les Français et l’alimentation, soulignant que, pour la troisième année consécutive, la confiance des consommateurs se porte en premier lieu sur les produits locaux, devançant ainsi les marques et les labels. Elle a toutefois insisté sur un paradoxe : bien que le local soit le premier critère de confiance, le prix reste le principal critère de choix pour les consommateurs.
La table ronde a aussi été l’occasion de rappeler que l’un des principaux défis majeurs reste l’adaptation de l’offre à la demande, tant en termes de volumes que de segments en croissance. Perrine Bismuth a souligné le recours massif à l’importation de protéines végétales, comme le quinoa en provenance d’Amérique du Sud, en raison d’une insuffisance des volumes produits en France. De même, dans le domaine des céréales, les acteurs de l’agroalimentaire français comme Markal, un investissement de FrenchFood Capital, se tournent souvent vers l’Italie pour s’approvisionner, faute de disponibilité suffisante sur le marché national.
L’industrie agroalimentaire est confrontée à plusieurs contraintes, notamment la nécessité d’éviter les ruptures de stock et de garantir des volumes de production adéquats. Le défi principal réside dans la valorisation des produits français et locaux. On constate notamment une forte décroissance du bio en raison de la disparité de prix avec les produits conventionnels.
La discussion a mis en lumière deux modèles alimentaires distincts : celui de masse, axé sur la nécessité de nourrir la majorité de la population à des prix compétitifs, et celui de niche, qui privilégie la qualité et l’origine locale des produits.
Pour répondre à ces enjeux, Perrine Bismuth a avancé trois pistes de réflexion :
1/ La contractualisation pour mettre en place des filières répondant à la demande, nécessitant un engagement sur les volumes de production.
2/ La valorisation des produits agricoles français en mettant l’accent sur la qualité et les pratiques durables, afin de justifier le prix plus élevé auprès des consommateurs.
3/ La nécessité d’une transformation de l’offre alimentaire, notamment dans le secteur de la restauration où une part importante de la viande consommée est importée. Cela implique un réajustement des marges et des recettes pour intégrer davantage de produits locaux tout en maintenant des prix accessibles pour les consommateurs. Comme ça a été le cas dans l’entreprise Class’Croûte dans laquelle FrenchFood Capital est investi : le poulet venait du Brésil et maintenant il est origine France. Un tel changement suppose un nouveau mix marge : le client ne pas payer le double quand bien même le poulet est sourcé en France. Il faut donc utiliser des astuces comme changer les recettes pour diminuer la quantité de poulet, valoriser l’origine des produits pour justifier la baisse de la quantité et/ ou la légère hausse de prix, etc.
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